3.6 MANQUE

9 août 2019

3.6 MANQUE

 

“Woli Winlin

 

Pleurs.

 

Igbé yiya

 

‘Le cri de l’âme n’est pas celui de la bouche et du ventre.

 

Nous avions vu un animal crier et pleurer de faim.

 

Ses larmes vont cette fois-ci durer plus longtemps.’

 

Nous sommes au bord du fleuve de la misère.

 

Mais depuis, nous ne l’avons pas vue passer.

 

Seulement, à côté de nous, des larmes coulent en son nom.

 

Que fait-elle de vos larmes ?

 

Ils disent que c’est le grand secret.

 

Qu’appellent-ils ainsi ?

 

Et d’ailleurs, qui est la misère ?

 

Son visage ne se voit pas.

 

Trompeuse, cesse de les faire souffrir.

 

Maladie, tu as reçu la dernière offrande.

 

Mort, tu as reçu le dernier sacrifice.

 

Alors, d’où viennent ces pleurs plusieurs fois essuyés ?

 

Leurs nourritures leur donnent des maux de ventre et des larmes.

 

Nous connaissons leur âme.

La nature de leur cœur nous échappe.

 

N’allons pas loin.

 

L’affamé est le Demandeur.

Le ventre est le miroir de celui-ci.

 

L’affamé tue et mange le mouton de Iya.

 

Woli Winlin l’avait prévenu :

 

‘Ce mouton ne se mange pas.’

 

Orunmila le lui avait interdit :

 

‘Ne mange pas le mouton de ta mère.’

 

L’affamé tue et mange le mouton de Iya.

 

Iya Atchoro Matè crie au voleur.

 

Le Jour et la Nuit ont entendu ses cris et ses pleurs.

 

Les Irumonlè lui disent :

 

‘Ton fils est le voleur’

 

Trop tard.

 

L’irréparable est connecté, activé et dynamisé.

 

La Résolution est en cours.

 

Les cris et les pleurs de Iya broient les viscères de son fils.

 

Les cris et pleurs de l’affamé alertent Ifa, celui qui consulte tous les jours.

 

Woli Winlin insiste :

 

‘Le mouton de Iya ne se mange pas.

 

La colique tue celui qui mange le mouton de Iya.'”

 

Extrait du Livre de Cham

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