“Trukpin Mèdji
Le mari recherche son enfance dans sa femme qui ne peut pas être sa mère.
Dans son mari qui ne peut pas être son père, la femme recherche son enfance.
L’enfant entre eux demande qu’ils lui chantent et qu’il danse.
Leurs réclames font écho aux plaintes et cris de l’enfant en eux.
Ils ne le savent pas.
L’intimité qu’ils partagent est le cri de l’enfant en eux qu’ils fuient en tentant de s’aimer.
Ces noms consultent pour une famille.
Babalawo Turuku Pón Món s’assied devant la Toile, regarde tendrement la famille et lui raconte cette histoire :
‘Ceux dont il s’agit sont un frère et une sœur.
Ceux dont il s’agit ont fait des sacrifices de cauris et de placenta de chèvre.
La vie donna de l’or à l’homme et des enfants à la femme.
Un jour, le frère invite sa sœur à une fête qu’il organise dans son château.
L’on ne se déplace qu’avec ce que l’on possède.
La femme répond à l’invitation avec ses enfants.
Les enfants étaient tout joyeux mais portaient des habits sales et déchirés.
La joie fait des bêtises, surtout si elle anime les enfants.
L’homme juge déshonorants les habits maltraités par la joie et les gambades innocentes.
L’homme riche ne cache pas sa colère.
Les convives étaient mises aux aguets.
Qui regardait les enfants, faisait pleurer la mère de honte.
Illègba eut pitié de la femme.
Illègba prit sur lui la nécessité d’enseigner les choses profondes à l’homme riche.
Il va remplir la mission qu’il s’est volontairement assigné en usant de vulgarités.
Le Vodun rassemble des instruments sonores et se mit à chanter dans la tête de l’homme :
‘Le bonheur suit l’enfant.
L’ennui suit l’argent.
L’enfant est le miroir de l’enfant en toi qui veut s’amuser.
L’argent est le cri de l’enfant en toi qui veut des jouets.’
Ce chant résonna longtemps dans l’esprit de l’homme au point que l’année suivante, il se maria et eut des enfants.
Il aima ses enfants de tout son cœur et cessa d’envier le bonheur de sa sœur.
Les sages disent que si l’homme riche n’avait pas un enfant en lui, le chant banal de Illègba ne l’aurait pas sensibilisé.'”
Extrait du Livre de Cham
