14.14 SOLITUDE

15 août 2019

14.14 SOLITUDE

 

“Lètè Mèdji

‘Vous qui partez, n’oubliez pas notre Mère.

Regardez la terre, celle qui est sous vos pieds vous accompagne.

Au loin perdus, enfants, regardez la terre qui sous vos pieds vous écoute.

Notre Mère vous console et répare votre solitude.

Si vous allez à Ifè, saluez Iyami Atchorohounga.

À Oussa, honorez Rouma.

Envoyez des dons à Iya Monpó.

Votre mansuétude ne se perdra pas devant Akyikandjou.

Ilè Éniyan,
Terre Humaine
Solidaire et Éternelle.

Celle-ci, tous les jours, appelle ses enfants pour la récolte.

Et tous les jours, les enfants de la terre amassent des trésors.

Et sur des étendues inouïes, les enfants de la terre ramassent des vivres.

Les enfants de la terre récoltent ce qu’ils ont semé.’

Quand Ifa chantait la générosité de notre Mère,

Iyawo Olowo pleurait.

Celle-ci est connue pour sa désobéissance.
Sa négligence désolait.

Aujourd’hui, la solitude l’accable.

Elle n’a vu d’enfants que derrière la poule.

Cela se comprend.

Aussi parle-t-elle d’avoir pitié des enfants du pauvre.

Dans ces circonstances, la pitié n’a pas un beau rôle.

Lètè Mèdji coupe court, s’adresse à Iyawo Olowo et à ses semblables :

‘L’on ne récolte que ce qu’on a semé.

Quand les larmes aux yeux, tu donnes de belles perles à l’enfant d’autrui,

Ce n’est pas parce ton enfant a les fesses plates,

C’est parce que les entrailles de ta Mère te louchent.

Quand la vue de l’enfant de la voisine t’oblige à verser des larmes,

Ce n’est pas parce que tu as pitié de ses mains écailleuses,

C’est parce que ton argent ignorant notre Mère, n’a pas pu t’acheter un enfant.

Quand morte, tu reviendras regarder tes cauris pourris au champ,

Ce n’est pas parce que tu avais enterré de beaux coquillages,

C’est parce que vivante, tu n’avais pas écouté ta Mère et songé à avoir une digne héritière.'”

Extrait du Livre de Cham

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