“Yèku Lètè
Plan de vie.
Ètó ayé.
‘Regarde la terre.
Aime-la.
Regarde le chemin que tu as tracé dessus.
Tout au bout, la silhouette que tu aperçois là-bas, c’est toi s’en allant sur ton chemin.’
Orunmila s’est servi de ce monologue à des fins que des initiés cherchent à connaitre.
Et ils crièrent :
‘À la terre, une sépulture.’
Dans des couvents, ce projet s’élabore tous les jours.
Le Ciel veut bien assister à cet enterrement.
Et il attend.
Soyez patient, la terre sera enterrée.
Ne vous inquiétez pas, l’eau vous restera.
Le soleil disparaîtra et vous ne verrez plus le feu.
La chaleur vous manquera.
Bientôt, ces choses vont s’accomplir.
Pourtant, tous les ans, vous vous essoufflez à espérer cet événement.
La terre a une fin.
Certainement.
C’est le chemin que tu te traces.
Pour Yèku Lètè, ceci est vrai.
Et il t’attend.
Tous ceux qui veulent être témoins de la tragédie attendent la fin.
Yèku Lètè dit :
‘La fin appelle le vieillard.
Le vieillard ne répond pas.
La fin appelle l’enfant.
L’enfant s’émerveille et répond.
La fin s’amuse avec lui et l’emporte.
La fin prévient le vieillard :
‘Aujourd’hui, la prudence et la prévention t’ont écarté de mon chemin.
Je reviendrai demain.’
Le lendemain, le vieillard se lève et suit la fin.
La fin appelle tout le monde.
Personne ne lui échappe longtemps.”‘
Extrait du Livre de Cham