“Woli Fu
Agression.
Ikòlu.
Qu’est-ce qui oblige nos hommages et gratitudes envers ce que nous ne voyons pas ?
Ce sujet dressa tous les muscles de leurs corps et de leurs esprits contre leurs parents et les Orisha.
Les enfants veulent voir celui qui ne se voit pas.
Ils refusent de payer le prix de l’illusion nécessaire à leur survie.
‘Ceci découle de cela, a dit Orunmila.’
Il parait qu’ils avaient appris à distinguer ‘regarder’ et ‘voir’.
Ils croient regarder la mer.
Or la Mer est ce qui ne se voit pas.
Ils croient regarder le ciel.
Or le Ciel est ce qui ne se voit pas.
Nous leur avons montré le visage d’Olodumaré.
Ils disent qu’ils veulent voir son pied.
Or le pied d’Olodumaré est ce qui ne se voit pas.
Nous leur avons dit qu’Olodumaré est visible mais, personne ne voit son pied.
De génération en génération, c’est ce que nous disons et que nous répétons.
Ils disent qu’ils ne nous comprennent pas.
Mais nous, nous savons qu’ils savent de quoi nous parlons.
Ils sont nos enfants.
Eh bien, nous ne sommes que leurs pères.
Les enfants dans leur furie, détruisirent le sacré et se consacrent à la rébellion.
Plus tard, une panique meurtrière les conduit chez Ari Ikòlu, le Devin de leur grand-père,
Celui qui leur a construit le secret de Yéni Oyéwon.
Woli Fu leur dit :
‘Les animaux domestiques ne craignent pas le chasseur.
Ils le redouteraient s’ils étaient des animaux sauvages.
Faites vos sacrifices et allez voir vos pères.
Embrassez leurs pieds et dites :
‘Olodumaré, nous voici.’
Vos mères vous prendront sur leurs genoux,
Elles vous chanteront les bravoures de vos aïeux,
Et votre inopportune agressivité baissera sa garde.
Le sort a installé vos ancêtres et vos pères entre ce que vous regardez et ce que vous voulez voir.
Vous ne pouvez pas les brimer et voir intact l’autre bout de votre existence.
Ce que vous combattez, ce sont eux et vous.
Ce que vous recherchez, ce sont encore vous et eux.
Sur ce chemin, vos savoirs et vos muscles ne vous apporteront pas la paix.'”
Extrait du Livre de Cham
