LA FOI

Douzième Apologie : La Foi

Le pouvoir de la Foi greffe l’Espoir au Travail. Maintenant, l’humanité peut se construire une espérance et mieux se tenir au milieu de la nature. Le savoir-faire, la technique, la science aménagent autrement les forces de la créature mais n’éteignent guère les foyers de désolations, de jalousies, de haines, de crimes et de larmes douloureuses. La culpabilité absorbe la conscience. Les morts et les frustrations éveillent la recherche d’une vie permanente et décente. Aussi naît une métaphysique de régénérescence de la quiétude primitive.

Le Babalawo :

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1. Le Génie Créateur Bolu appelle le Maître des principes de l’Espérance et lui raconte toute l’Histoire.
2. Il lui dit : « Le Travail a laissé des désolations sur la terre.
3. La Volonté est désorganisée.
4. L’Ordre gémit sous les mains de nos créatures. »
5. Le Maître lui dit: « La Mère de l’Univers arpente l’Ordre et conçoit l’Amour.
6. L’Amour engendre la Vie.
7. Toutes ces merveilles périclitent sous les ténèbres de l’ignorance».
8. Bolu lui dit: « Tu as compris l’Essentiel. Ce que nous avons fait ne se recommence pas.
9. Mais toi, si je t’envoie, que feras-tu? »
10. Le Maître Otchètoula lui répond: « Génie Très Haut, sur le vide de la Chose Perdue, j’élèverai la Foi afin que le palmier renaisse dans le cœur de vos créatures. Ainsi elles suivront d’autres voies pour le concevoir et le réaliser. »

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11. Bolu rapporte toute la conversation à Boyè.
12. Celui-ci lui dit: « Que ce que tu veux soit. J’agirai le dernier. »
13. Les principes de la Foi descendent sur la Terre.
14. Le monde connut des rites magiques et transformateurs.
15. La jalousie, la haine et l’aveuglement détruisent des réalisations et crée des sentiments de frustrations diverses.
16. Le toc, puis le mercantilisme absout le vol et la tromperie.
17. La spéculation, la compulsion, la luxure, l’oisiveté annonce l’ère des despotes.
18. Des mésintelligences activent la peur et multiplient des cadavres.
19. La Mort, principe alors vital, se transforme et s’oppose à la Vie.

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20. Les morts dont la vie commune d’antan devient mémoire, la solitude, le sentiment d’abandon et la peur du vide mettent l’esprit humain à l’épreuve d’une douloureuse réalité: la soif de la consolation.
21. Le sentiment profond de l’échec et de l’inutilité des sanglants actes hallucinatoires éveillent la honte et l’humiliation.
22. La créature se rend compte que ses comportements s’opposent à l’éducation paisible et silencieuse de la nature.
23. La peur s’incruste et élève le culte du péché et de la trahison.
24. La culpabilité ronge chaque recoin de la conscience et entame l’agonie du bonheur terrestre.
25. L’humanité se condamne à la recherche pathétique de la Chose Perdue aussi bien qu’à l’assouvissement de sa soif de vivre.
26. Le Maître de l’Espérance voit la Chute et retourne au Ciel. Il dit à Bolu : « j’ai fait mon œuvre. »
27. Le Génie Créateur Bolu lui dit : « Tu es commis à cela et c’est bien. »           

10 août 2019