“Fu Mèdji
La sagesse n’éclaire personne.
La sagesse ne vous montre rien.
La sagesse ne défie pas l’esprit.
L’esprit ne défie pas la sagesse.
Vos yeux vous montrent la lumière.
En absence du soleil, vos pieds éclairent votre chemin.
L’obscurité vous montre la clarté.
La clarté vous montre l’obscurité.
Le noir vous montre le blanc.
Le blanc vous montre le noir.
La blancheur de votre habit vous montre la boue.
Fu Mèdji, ne laisse pas la sagesse périr.
À longueur de vie, leur esprit discutent avec leur propre vie.
Cet exercice doit être difficile pour eux, mais vous les voyez là, dans cette souffrance.
Tout le temps, ils utilisent leurs sens contre eux-mêmes,
Nuit et jour, ils arment leur esprit contre la sagesse.
Fu Mèdji, ne laisse pas la sagesse périr.
Fu Mèdji dit :
‘La sagesse et l’esprit se rendent un même service,
Quand l’un dort, l’autre le réveille.
Pourtant, ils ne sont pas des égaux.
L’un est plus petit que l’autre.
Plutôt, des moments trouvent l’un à la place de l’autre.
Ils sont comme un enfant et un adulte.
La main de l’enfant est petite.
La main de l’adulte est grande.
La grande demande peu à la petite.
La petite demande peu à la grande.
Elles se demandent et se donnent juste ce qu’elles peuvent partager.
La petite et la grande boivent la même eau.
Elles la boivent l’une chez l’autre.
La petite et la grande prennent le même repas.
Elles le prennent l’une chez l’autre.
Ce que les mains ne savent pas, la sagesse et l’esprit le savent.
Ce que les mains prennent ensemble les protège.
Elles préservent leur vie en mangeant et en buvant ensemble.
Ce qu’elles boivent et mangent l’une sans l’autre est empoisonné.
Elles meurent quand elles ne mangent ni ne boivent ensemble.
Le poison, c’est l’avidité.
Ce qu’on ne partage pas tue.
Il tue grands et petits.'”
Extrait du Livre de Cham
