“Yèku Ka
Résistance.
La vipère ne se sépare pas de son venin.
Paramòlè est pieuse et dangereuse.
Ifa nous dit que c’est en priant qu’elle a obtenu son pouvoir de dissimulation.
Elle tue esclaves et maîtres, notables et dignitaires.
La personne qui ne la redoute pas, a été à son école.
Pour une boutade philosophique, Paramòlè est devenue la femme de Yèku Ka.
Vilain et élancé, Yèku Ka est ce que ces mots vous disent.
Belle et courte, Paramòlè est ce que ces mots vous disent.
Le sort les a mis ensemble.
Ce que l’initié a reçu chez son Maître, la femme se le demande sans cesse.
Elle s’inquiète tout le temps sur son sort auprès de son mari.
À propos de ce que cache sa mission, Yèku Ka ne dit rien,
Mais, tous les jours, se demande comment détruire ce que sa femme a reçu par ses prières.
Celui qui a vu Odu ne parle pas de ce qu’il a vu ou reçu.
Yèku Ka et Paramòlè ont vu Odu.
Charmes ludiques de la femme et plaisanteries riantes de l’homme ne changent rien à leurs comportements.
La femme et l’homme s’inquiètent et s’obstinent.
Ils s’aiment, se redoutent et se respectent.
Ils sont restés unis jusqu’à ce jour.
Et le Missionnaire n’a jamais profané sa Mission.
Et Paramòlè ne s’est jamais dévêtue de sa grâce venimeuse.
Yèku Ka nous souffle :
‘L’école de la Résistance est mixte.
Elle instruit tout le monde.'”
Extrait du Livre de Cham
