“Di Mèdji.
L’on ne partage que ce que l’on possède.
Ils se partagent les fruits de l’arbre d’autrui.
Retournez à celui duquel vous êtes descendus.
Laissez celui-ci à ses héritiers.
Répétons-le.
Vous ne mangerez que les fruits de l’arbre duquel vous êtes descendus.
Et ce fut le premier geste. Ce fut aussi la première confusion.
Au deuxième geste, Orunmila les prévient :
‘La mort passera trois fois, vous êtes avertis.
On ne la trompe pas facilement.’
Au troisième geste, la mort siégea.
Elle balaya tout et s’en alla.
Personne ne lui a échappé.
Inévitable, elle devient nécessaire.
Au quatrième geste, Bokitchè revint.
Comment cela se fit-il ?
Ce n’est pas important.
Ifa l’a revu.
L’humain renaît inséparable de son destin éphémère.
Devant le silence du Ciel, il réclame enfin ses droits.
Il reçoit la Tolérance.
Il se reforme et se recrée.
Désormais, il devine la fin et gouverne son monde.
À sa manière, il ressasse l’histoire et la Confusion ne le relâche pas.
Di Mèdji dit à ce nouveau-né :
‘Tu confondras toujours l’endroit et l’envers.
Les fruits de ta passion ne te satisferont jamais.
Tes désirs seront toujours des bulles légères.
Les vents de la liberté te couvriront toujours de poussières.
Tu t’enfermeras toujours dans l’avenir et le souvenir.
Le jour où tu t’affranchiras de ces impasses,
Tu seras Homme, celui que le Ciel veut que tu sois.’
Répétons-le.
Ifa affirme que c’est depuis ces temps-là que la Tolérance éclaire la Confusion.”
Extrait du Livre de Cham
