Abla-Lètè
Le tresseur de corde ne peut pas tresser du sable.
Ils s’y sont essayés.
Jusqu’à leur mort, ils sont restés à leur manège.
L’impossible n’avance à rien.
Le devin Ayéchémi a renversé cet arcane.
Il dit n’avoir pitié que de son sort.
Il implore la condescendance.
Où trouver un meilleur destin?
Un serviteur des Dieux peut se tromper.
Le devin racle le fond de la mer.
Oshumaré le renvoie à ses assises.
D’autres Orisha conjureront le mauvais sort.
Abla-Lètè lui dit:
« Ce fut la saison de miel en pays Nago.
Gnangan est au champ depuis la saison dernière.
Un cours d’eau traverse son champ de maïs et de manioc.
Gnangan jure ne retourner dans sa concession qu’après avoir vu un miracle.
Le surnaturel l’émerveillerait plus qu’une beauté saisonnière.
L’eau qui passe devra devenir mielleuse pour le satisfaire.
Il ne veut pas du miel qui se récolte partout.
Entre deux coups de pioche, il goûte à l’eau qui passe.
Il labourait mais ne faisait rien pour rendre l’eau mielleuse.
Il ne mange plus et l’eau qui passe n’est pas devenue mielleuse.
Il ne boit plus et l’eau qui passe ne devenait pas du miel.
Il meurt et l’eau qui passe n’est devenait mielleuse.
Allez le dire à vos enfants
Il n’y a qu’un miracle, celui que la nature fait à son gré. »