Forge : Cours 21
Que vaut le Temps pour l’Action ?
Pourquoi connaitre le Temps avant l’Action ?
Comment distinguer Action, Temps et Résultat ?
Comme d’habitude, ces questions sont restées sans réponses formelles.
Toutefois, pour une première fois,
Iyamonkpo nous a aidés à formuler quelques réflexions :
« Notre action nous comble quand elle vient à point, quand elle s’accomplit en son temps. »
« Notre impatience oblige l’invisible à avorter le meilleur projet qu’il nous destine. »
« La passion et la frénésie contrarient notre bonheur. »
« Agir à contretemps et à contresens entraine l’insuccès. »
« En respectant le développement naturel de notre vie intérieure, celle-ci nous conduit lentement et surement à un état de conscience supérieure. »
« A l’exemple de la femme qui porte patiemment sa grossesse jusqu’au terme pour enfanter, nous devons dans nos actions apprendre à attendre avec déférence et modestie la venue d’une meilleure vision pour notre avancée. »
Iyamonkpo nous présente la seizième Tablette :
« Sur la seizième Tablette, il est écrit :
Voici posée la matière première, c’est la Pierre de la Sorcellerie.
C’est une seule et même pierre qui se retrouve en plusieurs couleurs.
Elle peut prendre quatre états principaux : Terre, Eau, Feu et Air.
Cette Pierre se travaille de différentes manières,
Comme un champ, comme une pièce sculpturale,
Comme un terrain de jeux ou comme un lieu de natation.
La Pierre travaillée comme un champ,
Le champ se prépare et s’ensemence.
Le Sorcier laboureur apporte le nécessaire à la germination.
Son travail conforme et parfait accompagne celui de la terre.
Et le laboureur n’a qu’à biner et sarcler à temps.
A la fin, le Ciel bénit son œuvre
Et lui-même cultive et chante les merveilles de l’Abondance.
Mais, s’il ne travaille pas son champ à temps,
Le Sorcier laboureur n’y verra pousser que des herbes sauvages.
Si la nature fait son travail et que le laboureur manque de faire le sien,
En ce temps-là, pour sa maladresse et sa chute, qu’il n’aille pas accuser le Ciel.
Il en est de même pour le sculpteur.
Par des gestes convenables, le Sorcier artiste taille et polit la pierre.
Il ne fait rien d’autre que tailler et polir la pierre.
A la fin, la nature apprécie et lui donne une mention.
Si la pierre reste brute, elle n’a aucune valeur.
Mais à coups de marteau et de burin, la pierre devient une œuvre,
Une valeur elle-même brute que l’esprit humain qualifie selon ses capacités.
Autour de la pierre taillée, plus il y a d’esprits, plus l’œuvre acquiert des valeurs.
Le Ciel bénit le Sorcier sculpteur car, son travail,
Comme celui du laboureur, incarne des valeurs pour tous.
Voilà ce à quoi, notre Mère vous appelle.
La Sorcellerie est mathématique, géométrique et philosophique.
C’est la laborieuse transformation de la Pierre.
La Pierre taillée conduit à l’Abondance, à la Beauté, à la Science,
A une gloire qui se donne à voir à ceux qui savent voir.
Sorciers, vous êtes par essence une pierre brute,
Une pierre que vous devez insérer dans une construction en la transformant,
En lui donnant une forme qui lui donne une assise dans la construction,
En l’orientant pour qu’elle se place parmi les pierres de l’Édifice.
Ainsi, vous donnez une valeur à votre pierre.
Votre pierre ne sera plus une pierre soumise au ballottage des vents.
Elle sera une pierre qui s’impose, une pierre qui rayonne,
Une pierre qui se met en valeur comme toutes les autres pierres de la Construction.
Par le travail intelligent et contre les éléments sauvages,
Votre pierre bien taillée trouvera son propre souffle.
Elle volera de ses propres ailes.
Dans la nature, elle ne sera plus une matière aléatoire,
Elle sera une pierre localisée et valorisée.
C’est ainsi que le monde s’instruit à l’école de la Pierre des Sorciers.
Le travail de la Pierre n’est pas sans aléas
En semant, le laboureur s’est peut-être blessé au pied.
En sculptant, l’artiste a peut-être perdu un doigt ou un œil.
Tout cela est sans importance.
L’essentiel est que le but soit atteint et qu’il y ait du pain et du beau.
D’autres Sorciers, sur leur Pierre, courent, bondissent,
Ils sautent pour décrocher leurs étoiles.
Ils tombent, se relèvent et tombent encore.
Quelques écorchures et casses qu’ils soignent à peine,
Et, hop ! L’essentiel est fait : ils ont eu leurs palmes.
C’est que chaque mouvement qu’ils faisaient, taillait leur pierre.
Peu importe la manière et les peines dont vous usez,
L’essentiel est que votre pierre soit taillée à temps,
Avant la prochaine descente de la Corde,
Avant la jetée de votre Bouteille à la Mer.
Derrière la seizième Tablette se présentent l’écrit et le schéma suivants :
‘’Chers Sorciers, voici la forme et la puissance que je donne à ma Pierre.
Je l’ai transformée en un disque avec quatre bras à bouts pointus.
C’est un jeu, rien ne s’y utilise qui ne soit de l’amusement.
Quand deux joueurs au moins s’installent, le disque se met à tourner sur lui-même.
Le disque tourne à une vitesse proportionnelle au nombre de joueurs installés.
Au bout d’un temps, une énergie se dégage de chaque pointe et pénètre le joueur en face.
Ce qui fait augmenter le magnétisme et le pouvoir mental de chaque joueur.
Alors, en s’amusant, les corps et les esprits autour du disque s’illuminent.
Puis, le disque cesse de tourner et l’un des bouts acérés se dirige vers un seul joueur.
Ce joueur est le meilleur, il est le plus magnétique, le plus attractif.
Mais pour que le jeu soit intéressant, tous les autres joueurs déploient leurs capacités
Et font que le dard qui s’avance ne transperce le cœur du plus fort.
Voilà pour ma Pierre. Suivez mon exemple et taillez la vôtre.’’ »
