Forge : Cours 4
L’Alchimie de la Transmutation
Nos trois confrères, devenus porcs et ânes, sont sortis. Nous étions tous émus. Beaucoup parmi nous ont coulé des larmes. Les 18 Tablettes peuvent attendre. Iyamonkpo ne se montre pressée ni par le temps ni par nos émotions. Son caractère nous impressionne profondément. Elle n’est pas exaltée comme notre Mère. Nous avons failli la méconnaitre.
Le lendemain matin, les préalables ont continué, étranges, hermétiques et équivoques.
Iyamonkpo nous dit :
« Personne ne vient ici si elle ne veut être un père ou une mère.
J’ai quatre enfants dont les noms sont : Émission, Transmission, Transformation et Évolution. Lequel de mes enfants est mon aîné ? »
Nous n’avons pu trouver une réponse unanime que tard le soir :
« Chère Institutrice, parmi vos enfants, il n’y a eu ni ainé ni cadet. Ils sont tous nés en même temps, ici et maintenant. Leur venue au monde n’a connu ni séquence ni division du Temps. »
Iyamonkpo :
« C’est vrai. J’ai eu mes enfants en même temps. Mais pensez-vous qu’il y a parmi eux un plus puissant et plus redoutable ? »
Notre réponse :
« Chère Institutrice, vos enfants produisent les mêmes effets. Ils font tous trembler quiconque les appelle ou les approche. Ils sont tous puissants et redoutables. »
Iyamonkpo calmement :
« C’est vrai. Leurs pouvoirs sont égaux et immesurables. Mes quatre enfants vont aujourd’hui s’incarner en vous si vous pouvez connaitre leur père. Sans leur père, le monde ni notre science n’existeraient pas.
Leur père possède trois qualités : la créativité, la guérison et l’intelligence. Selon vous, qui est le géniteur de mes enfants ? »
Nous répondîmes :
« Qui crée, perpétue les êtres et les choses. Qui guérit, a l’art de la santé pour tout et tous. Qui est intelligent, transforme les êtres et les choses. Le père de vos enfants est le sexe. »
Iyamonkpo ne fut pas embarrassée. Elle nous dit :
« Notre Mère fait son œuvre en vous. Le sexe selon sa transmutation, perpétue, soigne et transforme le médiocre en génie. Vous êtes des Initiés. Vous incarnez mes quatre enfants. Apprenez d’avantage à connaitre leur père. Il détient le pouvoir qui a été, qui est et qui sera. Sur la terre, le sexe est la puissance éternelle. Ses enfants vous répondent vite quand, pur dans votre corps et dans votre esprit, vous les évoquez et que vous les sollicitez dans vos œuvres. »
Iyamonkpo ajouta :
« Votre désir sexuel est l’éveil physique de vos 18 pouvoirs. C’est comme un cours d’eau, vous pouvez augmenter sa puissance comme vous pouvez l’affaiblir. Il peut irriguer le jardin de votre voisin et ne peut passer chez vous et vous servir que si vous le canalisez.
Votre voisin est en joie. Si vous voulez être aussi heureux, faites drainer le cours d’eau vers votre maison et faites un jardin plus grand. Le cours d’eau se contrôle par un canal. Mais sans drainage, l’eau se fraye un autre chemin et coule à perte.
La nature de l’énergie du sexe le force à s’exprimer. Mais s’il n’y a pas sa transformation en quelque effort de création et de réalisation, elle n’aboutira qu’à de pauvres résultats.
Transmutée en magnificence de la Foi, l’énergie sexuelle enrichit le corps, l’esprit et l’âme. Elle fait de vous un génie dans votre domaine.
Chers enfants, si vous avez le Sexe et la Foi, ayez la Vérité et vous ne souffrirez plus. »
Puis, notre Institutrice nous conta une histoire :
« Les humains n’ont pas compris le Sexe et la Foi,
Notre Mère se lamenta et supplia.
Le Ciel décida d’envoyer la Vérité et le Mensonge.
La Vérité, toute nue, fut descendue sur la terre.
La traversée des ondes avait abimé de ses attributs.
Elle fut mal accueillie.
Tout le monde l’avait fuie.
Le même jour, du bout de la Corde,
Le Mensonge tomba parmi les êtres humains.
Il était bien habillé et avait gardé ses apparences.
Il fut bien reçu et demeura parmi les humains.
Un jour, le Mensonge rencontra la Vérité et lui demande :
‘’Depuis quand es-tu ici et pourquoi es-tu si triste ?’’
La Vérité lui répondit :
‘’Je suis descendue le même jour que toi.
Mais depuis, personne ne m’a reçue.
Hommes et femmes, enfants et vieillards me fuient.’’
Le Mensonge dit à la Vérité :
‘’Tu n’es pas acceptée parce que tu es nue et que tu as l’air vieilli.
Tu n’uses pas de tentations pour leur apparaitre.
Ils n’aiment pas le nu et le cru.
Nous avons les mêmes forces.
Nous dominons, nous manipulons et nous persuadons.
Entendons-nous et ils te recevront.
Portons les mêmes habits, les mêmes colliers et marchons ensemble.’’
Toute joyeuse, la Vérité accepta l’idée du Mensonge en lui disant :
‘’Comme ça, je ne serai plus triste et sous nos déguisements,
Nous servirons chaque humain selon ses avantages.’’
Et les deux firent ce qu’ils se sont dits.
Dès lors, les deux passent partout et ne rencontrent ni méfiance, ni fuite. »
