LA FORGE : COURS 5

10 août 2019

LA FORGE : COURS 5

Forge : Cours 5

Au début de la troisième Séquence, notre nombre était plus réduit.

Beaucoup de nos Confrères ont fui l’épreuve du Sexe et de la Vérité. Les uns ont soutenu que perdre le sexe, c’est perdre la vie, que la vérité est d’ordre personnel et que le mensonge ne saurait avoir des répercutions sur la vie de la famille. Les autres ont démontré que sans le sexe, ils seraient restés chez eux, ils ne seraient pas venus dans cette forêt pour apprendre les choses d’un autre monde, que la vérité et le mensonge sont un même fil visible partout et que vouloir être véridique ou chercher la vérité était bien possible dans les temps anciens mais que, aujourd’hui, c’est une perte de temps pour ceux qui avancent avec les mathématiques.

Visiblement, chaque justification a accusé la Foi et ces nombreux Confrères que rien n’appelait à la démission sont partis. A l’instar des précédents départs, la confusion sur le sexe et sur la vérité n’ont pas permis que nous pleurions à nouveau. Nous n’avions plus eu des arguments pour faire des reproches mais, nous nous sommes posés la question : ‘’quel est l’enjeu de ce mystérieux recyclage orchestré par Iyamonkpo ?’’.

Iyamonkpo nous explique :

« L’esprit ne crée pas son objet sans se souvenir. Ceux qui n’ont plus de  souvenirs perdent l’avenir. Le souvenir est l’intense vibration qui fait que d’autres partent et que d’autres restent, que les uns échouent et que les autres réussissent en sorcellerie. C’est cette vibration intensifiée du bon souvenir qui fabrique les meilleurs sorciers.

La sorcière qui a tué le fils de sa voisine parce que celle-ci a refusé de lui donné un peu de sel, avait été riche dans une région saline du monde. C’est la règle de l’Abondance, celle qu’incarne notre Mère. Ceux qui perdent son chemin se transforment en de mauvais sorciers. Ne devenez pas comme eux. Intensifiez vos désirs de fortune, de gain, de célébrité, de pouvoir, de puissance, d’unité, de fraternité, d’amour…, et sachez qu’il n’y a aucun de vos plus vifs désirs que la Foi, le Sexe et la Vérité ne puissent féconder et multiplier. »

Elle a ajouté une énigme :

« Sorciers, vous avez un œil planté au milieu de votre front. Hélas, l’avenir ne s’éclaire pas là-dessus. Dans les nuages, quand la terre vit encore de ses morts, l’œil lit les ombres des étoiles de l’esprit, pendant que le fleuve, toujours le même, sans cesse changeant, coule à vos pieds, file, défile et creuse au sein de la terre le trou qui cache les astres scintillants des nuits passées. Cet œil est le jour qui médite le présent qui s’en va ; cet œil est l’esprit qui pense au sable qui se lève dans le désert  et engloutit les mirages de l’instant de notre Mère. Cet œil vous crie : ‘’plus rien comme avant !’’ »

 Notre Institutrice se mit à rire en nous disant : « Les sorciers sont aussi des poètes ! »

Nous nous mimes aussi à rire sans savoir de quoi retourne l’éclat de rire de notre Servante. Puis, Iyamonkpo nous conta une histoire dont elle nous demande de trouver la signification. Avouons que jusqu’à maintenant nous n’y avons rien compris puisque, en même temps, Iyamonkpo avait annoncé l’entrée des 18 Tablettes de notre Mère. Nous vous rapportons textuellement cette belle histoire pour qu’elle vous serve d’inspiration et remplace vos ennuis.

Voici le conte dit par Iyamonkpo :

« La Tombe de KAKO

Il y a longtemps, un homme  vivait sur une montagne.

Cet homme s’appelait KAKO.

Avec sa femme et son fils, ils cultivaient laborieusement un champ.

Ce champ leur procurait de quoi vivre.

KAKO cultivait péniblement son champ et vivait dignement sa vie.

KAKO et sa famille consacraient aussi leur vie au Ciel.

Ils savaient remercier le Très-Haut pour ses bienfaits.

Tout était bonheur pour la famille.

Un jour, une terrible pluie éclata.

L’orage dura plusieurs jours.

Toute la vallée fut inondée.

Et l’eau a épargné les cultures de KAKO.

Rien ne fut abîmé sur la montagne.

Tandis que, sur la terre, au pied de la montagne,

Toutes les plantations étaient couvertes d’eau.

Les pertes essuyées par les voisins firent de KAKO,

L’homme le plus riche de la région.

La famine vint et les voisins en souffrirent.

En ce temps-là, KAKO ne connut pas la famine.

Pris de pitié, il partage sa récolte avec les sinistrés affamés.

Mais la vallée étant couverte d’eau,

Les terres de KAKO furent envahies par les animaux.

Un gros serpent chercha refuge chez lui.

Le serpent vint avec son lot de revers.

Un jour, le fils de KAKO meurt.

Le gros serpent l’ayant mordu au cou.

Les secourus vinrent à la rescousse de leur sauveur.

Ils massacrent et tuent tous les serpents rescapés des eaux.

La tuerie fut si bien faite qu’il ne resta aucun serpent dans la région.

Quelque temps  après, les eaux s’asséchèrent dans la vallée.

Les paysans retournent à leur travail et cultivèrent de nouveaux champs.

Dans le même temps, les rats se multiplièrent

Et il n’y eût plus aucun reptile pour les manger.

Les rats étaient si nombreux qu’ils dévorèrent toutes les nouvelles plantations.

Celles de KAKO, cette fois-ci, ne furent pas épargnées.

Sans solution contre les rats, KAKO meurt de faim.

Beaucoup d’habitants de la vallée subirent le même sort.

KAKO fut enterré en ce lieu où nous nous trouvons.

Depuis ces événements jusqu’à ce jour, personne n’a vénéré la tombe de KAKO,

De peur que les serpents meurent et que la famine revienne.

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