LA VOIE ÉBÈNE

10 août 2019

LA VOIE ÉBÈNE

Quarante-neuvième apologie : La Voie Ébène

Devant la profanation, le Maître avait promis de brandir le Chapelet, l’Okpèlè, dont le secret se formule comme une chose en nous : l’inné en soi s’appréhende et s’apprend vite. Si la Révélation n’a pas eu d’écho durable en nous ou si elle adopte du bruit pour se faire entendre, c’est qu’elle ne nous ressemble pas. Sans attache possible, elle finit par perdre toute résonnance ou nous conduit à l’impersonnalité.

A la purification, l’eau lustrale reflète le Ciel. Elle nous fait porter notre rêve, celui qui fait taire le rêve des autres. A la longue, notre illusion s’éclaircit et nous devenons simplement ce que nous sommes, des humains.

Nous sommes  dans une démarche initiatique secrète transmise de génération en génération depuis la nuit des temps. Son contenu durera dans nos mémoires modernes à cause de l’inédit  qu’il apporte à notre connaissance de la Science Suprême sur laquelle, jusqu’à ce jour, rien de si vaste, profond et révélateur n’a été publié. Il permettra au chercheur sérieux de prendre contact avec une manière originale de penser, avec un monde solidaire dans lequel l’objectivité et la subjectivité décalquent Dieu et la Vie à l’aide des signes et des symboles éducatifs.

Dorénavant, ce n’est pas seulement Cham qui se ressuscite en nous mais tous nos Ancêtres, proches et lointains. C’est aussi, en nous, Canaan qui illumine sa malédiction et la transforme en richesse.

La dernière apologie convie toute la communauté du Fa, profanes et initiés, à une prise de conscience nécessaire à son affirmation en tant qu’entité porteuse de lumière spirituelle. Imprégnée de souvenirs et de civilités, elle est dite en conclusion de l’initiation par un délégué des formateurs du nouveau Babalawo. Le lieu choisi pour le faire s’appelle Ilé Abor,  la Maison du Retour, un symbole éloquent du dénouement de tout ce que nous avons suivi jusqu’ici, une histoire du Vrai, un ésotérisme magistral et puissant, une voie d’acceptation de notre nature noire, lumineuse et divine, une affirmation de notre condition humaine, spirituelle et divine sans feux follets, sans révolte et sans accoutumances désobligeantes.

Le Délégué :

1

  1. La Voie Secrète est la notre.
  2. Elle est codifiée par nos Ancêtres.
  3. Nous confessons qu’elle est vraie, la seule qui nous ressemble et nous rassemble.
  4. Sa puissance calme les ouragans et fonde des richesses.
  5. Dans les symboles apparemment ordinaires, elle voile son plan.
  6. Au-delà de l’identité qu’elle préserve, du principe qu’elle adopte, de la Science qu’elle protège, du Sacerdoce qu’elle enseigne, elle est gravée au chœur de chaque chose créée, de chaque être vivant.
  7. Indifférente au temps et à l’espace, elle murmure la SIFASO, la Symphonie Identitaire du Fa et de l’Âme de la Solidarité Opératoire.
  8. Elle résonne partout comme un bruit mystérieux dans la Forêt de Chami Chaman Odou Nla.
  9. De son éclairage diffus, elle guide le chercheur sérieux, apporte un chaleureux humanisme aux hésitants qu’elle désire guérir de l’obsession du greffon afin de les retourner à l’arbre auquel ils ont été enlevés.

2

  1. Chers Frères et Sœurs, Voyeurs du Vrai, Amoureux du Fa, tétons les mamelles du Ciel, foulons au sol l’affreuse humiliation.
  2. Redressons nos échines douloureuses. Buvons la saveur lumineuse.
  3. La foi s’allonge, fléchit et meurt.
  4. Le choix, malgré tout, s’actualise à chaque génération.
  5. Il s’agit de vivre ou de mourir sans désaveux.
  6. Or, entre nos mains, des étendues se perdent.
  7. Le drame date d’aujourd’hui.
  8. Demain nous n’aurons plus rien.

3

  1. La mémoire ne trompe personne.
  2. Babalawo est poursuivi. Et pour cause ?
  3. Ses certitudes rebutantes affolent.
  4. Sa touche des ondes visibles et invisibles ahurit.
  5. Il développe une énergie bio-performante qu’on critique, qu’on vilipende, qu’on assomme à coups de pudeur et de panique, à coups de trames mensongères et hideuses.

4

  1. Heureusement, des signes neufs ravivent nos valeurs ancestrales.
  2. Nos Êtres Spirituels Inter Monde, ESIM, jadis malodorants et terrifiants, glorifient Dieu.
  3. Leurs énergies capacitaires s’industrialisent et s’exportent.

5

  1. Derrière des formes et des signes ténébreux, le Ciel s’éclaircit, Dieu se profile.
  2. Une nouvelle raison brise nos peurs sans nuire au Secret.
  3. La Chose Perdue reçoit plus de clarté.
  4. Cependant, le jeu à l’ombre du mystère fascine encore : se dégager ou marquer des points.
  5. Suggérons le retour quand le sommet est atteint. En quatre mille quatre vingt seize, voyons un.

6

  1. Hermétisme, religion, occultisme ou spiritualisme ?
  2. La Science Suprême ne rejette rien mais dissipe le doute.
  3. Fétichisme, sorcellerie, charlatanisme ou satanisme ?
  4. La réponse est relative.
  5. Le dépassement est possible.

7

  1. Voici une autre science. Convainc-t-elle ? On y croit encore.
  2. Ce fut Adam et Eve.
  3. Le règne humain commence sobre, concret et divin.
  4. Il fit Abel et Caïn.
  5. Le diable s’incarne.
  6. Le paradis disparait.
  7. Caïn s’unit à sa sœur.
  8. Adam et Eve eurent des descendants jusqu’à Noé, Cham, Sem et Japhet.
  9. De Canaan, le monde connut l’oubli, l’esclavage, le ségrégationnisme, le terrorisme, la biologie, la génétique, … jusqu’à l’A.D.N.

8

  1. Devant le Crucifix baigné de sang et de vinaigre, les nantis perdent le Chemin.
  2. Ils perdent l’Élan. « Vos péchés vous sont pardonnés », a dit le Crucifié.
  3. Au nom de son amour et de son sacrifice, nous sommes tous des frères. Adupè.
  4. Tout est consommé et tout recommença.

9

  1. L’humain devient rageur ou se tue pour la conversion des âmes.
  2. Il arrange sa peur et négocie le paradis pour tous.
  3. De courage, il bâtit un monde.
  4. A sa manière, il remplit le néant commun.

10

  1. Il y a longtemps, Orunmila, verbeux et anachorète, tenait un discours.
  2. La grâce est divine. L’erreur est humaine.
  3. L’Homme se débat entre ciel et terre.
  4. Il veut mieux mourir ou mieux s’élever.
  5. La nature repousse ses impulsions.
  6. La foi, l’humilité, la piété et l’adoration lui ouvrent une voie.
  7. Le travail, le relationnel et la pensée lui offrent un chemin.
  8. Orunmila dit : « Hors de l’erreur humaine, toutes les voies sont une ; le Ciel les protège, le Dessein les anime. »
  9. Voilà la vérité.
  10. Ne perdons pas ce thème.

11

  1. Ici et maintenant, nos volontés s’accordent. D’une seule voix, clamons notre liberté.
  2. Achevons nos discutions.
  3. Nous sommes mûrs. Voici l’essentiel avant d’autres vents.
  4. Nos visages marqués, nos cheveux tout blancs, nos doigts kaolin. Et d’autres preuves encore.
  5. Étrange siècle. Étrange peuple. Une autre affaire.
  6. Cela s’appelait conflit de générations. Pourquoi ? Qui le sait ?
  7. Une décadence initiatique. Osons croire.

12

  1. Nous voici, Onifa et sa Famille.
  2. Unissons-nous au nom de Chami Chaman Odou Nla et de tous nos Ancêtres. Cela prévaut. Autre chose viendra.
  3. Il n’y a pas mieux pour nous identifier.
  4. Comprenons l’Histoire. Comprenons nos Ancêtres. Acceptons notre Sort. Le départ est donné.
  5. Une Régularité victorieuse, un Ordre lumineux, une Constance montante, la danse ROC, c’est le culte des Glorieux.

13

  1. Et vous, Babalawo, manchots à qui Olodumaré gratte la gorge, voyez les nuits contemporaines et pardonnez notre audace. Pardonnez au nom de la Sagesse bafouée.
  2. Regardez, Ô Arcane, Ô Trukpin Djimè, regardez la femme abandonnée avec son ventre.
  3. Regardez-la, affamée par-ci, reprise par là, changeant de toits, changeant de balais ; et l’homme ployant pour ramasser la houe, s’agitant pour se tenir débout.

14

  1. Illustres Collègues,
  2. « Ne fermez pas ce chemin. Seules les mauvaises voies se ferment. Elles ne mènent nulle part et se couvrent d’herbes.
  3. Les bonnes voies demeurent ouvertes. Elles mènent au marché et au bout du monde.
  4. Ces noms ont consulté pour le canard et l’âne.
  5. On charge le canard de ce que l’âne ne peut pas transporter.
  6. Au nom de la probité, Orunmila sauve l’oiseau et chasse l’âne.
  7. Celui-ci, mécontent, meurt à quelques pas du drame.
  8. Le canard glorifie son sauveur et offre son sang au repas d’Ifa.
  9. Lètè Tori Ikou dit que l’âne est mort déçu. Il est mort pour n’avoir pas éprouvé ses talents. Il est mort pour n’avoir pas vécu ses illusions.
  10. Orunmila l’aurait laissé essayer. »
  11. Ensemble essayons la pratique de l’Ouverture des Arcanes.
  12. Notre sacrifice plaira au Ciel et son lendemain nous donnera des bras.

15

  1. Toutefois, souvenez-vous de l’Ofo.
  2. « Ce puits ne tarira pas.
  3. Prélever l’eau du marigot ne lui ouvre pas un canal.
  4. Prélever l’eau du fleuve ne le tarit pas.
  5. Prélever l’eau de la mer n’ouvre pas un chemin à travers elle.
  6. Que ceci soit finira par être.
  7. Car, dis que ça soit est l’Ordre d’Ifa,
  8. Parle que ça soit est le Secret d’Orunmila,
  9. Que ça soit, est l’Ouvrage d’Ilakotchè,
  10. Ici et maintenant est l’Acte de Babalawo. »

16

  1. Je rends hommage à Akoda, à Achèda.
  2. Je rends hommage à Araba, le secret d’Odé Oyo, à Obbakin Alla Orisha, le secret d’Odé Ijugbè, Orogbo Awè Obi un p’Oro, le secret de Kétou.
  3. Mes hommages à Agamrara, Awo Ilé Olodumaré.
  4. Je rends hommage à Iyamonkpo, le vase qui se renverse et ne laisse tomber une goutte de l’eau et du sang qu’il contient.
  5. C’est en oubliant les civilités que la brebis fut prise et attachée.
  6. Le manque de respect du bélier le rend esclave de la corde.
  7. L’Initié qui néglige ses hommages sera saisi et ligoté.
  8. Je vous rends hommage pour ne pas devenir celui qu’on capture et vend au marché d’Ogbèry construit sous le règne d’Ayimon.
  9. Ici et Maintenant. Merci.
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