Trente-deuxième apologie : Le Messager Lètè
Lètè règle les actes de la créature. Selon lui, les actions humaines ne peuvent être qu’une imitation et non une copie parfaite des œuvres du Ciel. Autant alors pour la créature de se perfectionner dans les limites de ce qui lui est appréciable et compréhensible. Il nous fait considérer notre perfection terrestre comme notre ultime destinée.
Le Babalawo :
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- Botchè nous lâche le quatorzième Messager en ces thèmes : « Va. Conjure l’Oracle. Nomme-toi Lètè Garde en toi le Symbole et sois Vision.
- Je t’envoie au milieu des ignorants. Guéris-les et consacre-les à l’œuvre du Ciel.
- Du palmier, la créature tisse une toile neutre, sois pour son ouvrage la teinture bénie des Dieux. »
- Et Lètè s’empare du Sacré en disant: « Tu ne cesses pas de contempler le Ciel mais le périmètre que tu as sous tes pieds t’est inconnu.
- Je couvre la terre. Je suis discontinu. Je me coupe et me découpe en des endroits que ton esprit ne peut pas explorer, que tes pieds ne peuvent fouler.
- Je suis la nourrice du palmier, la charge première que ta tête de créature ne peut pas porter.
- Je fournis au Ciel le lieu essentiel sans lequel l’existence n’aurait pas un sens.
- Je suis l’alpha et l’oméga, la destinée et le dessein, l’immuable référence de la Vie.
- Partout où se posent tes pieds, tu m’offenses et je te dis: “regarde où tu poses tes pieds”.
- En moi, s’effectue le retour à la source, le geste majestueux par lequel tu laisses ton signe à l’autel du Sacré.
- Sache que c’est dans le connu que l’esprit accomplit mieux sa mission.
- J’ouvre tes yeux sur ce que doit être ta mission.
- Je facilite l’Union Primordiale, je dépose le Ciel sur la Terre.
- Je suis l’Un-Un-Deux-Un. Mon Corps est le Feu. Et la Terre fut. »
