Trente-troisième apologie : Le Messager Tchè
Pour Tchè, le salut individuel est un leurre. Il manque de sens. Pour que la créature apprécie la qualité de sa place dans l’univers, il lui faut se considérer comme partie intégrante d’un ensemble vitalisant par son besoin d’échange et de partage. Le groupe préserve l’individu des errances et des déboires inhérents à sa nature nécessiteuse. Il programme un monde ou la conscience personnelle se dissout dans la collective. L’adhésion physique et psychologique au groupe constitue un signe du salut que prône Tchè.
Le Babalawo :
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- Botchè nous lâche le quinzième Messager en ces thèmes: « Va. Conjure l’Oracle. Nomme-toi Tchè. Garde en toi le Symbole et sois Vision.
- Je t’envoie au milieu des ignorants. Guéris-les et consacre-les à l’œuvre du Ciel.
- Du palmier, la créature tisse une toile neutre, sois pour son ouvrage la teinture bénie des Dieux. »
- Tchè s’empare du Sacré en disant: « Je suis la porte dont tu hésites à demander l’ouverture.
- Dans cet univers plein de signes, j’attache tes sens pour te faire produire le Sens, la signification profonde que cache l’apparent hasard de ton apparition sur la terre.
- Dans cet univers de gigantesques significations, je te fais les détails du signe, l’ombre du silence éternel.
- Je signe la qualité de toute la vie en toi pour que tu sois symbole de vie.
- C’est en moi qu’éclore le jour des Génies pour que ton soir ne cesse jamais de t’attendre.
- Puisque tu dois vivre avec la Chose Perdue, ne te faut-il pas définir de nouvelles bases à la cohabitation de l’existence et du néant?
- Je consens à concevoir et à gérer ta sécurité spirituelle et celle du groupe des éléments dont tu fais partie intégrante
- Je change le caractère du salut individuel et le rend dépendant du collectif car, toute chose est mauvaise en elle-même et, pour qu’elle survive au Mal, elle doit collaborer avec la vie de l’ensemble.
- J’attache du prix à l’autorité du groupe et défends la violation des lois de cohabitation qui préservent, plus qu’autre chose, le palmier de la ruine.
- J’attache ton cœur aux préoccupations du Ciel. Fais ton bonheur en partageant les fruits avec équité.
- Je suis l’Un-Deux-Un-Deux. Mon Corps est l’Eau. Et l’Incantation fut. »
