Lètè-Mèdji
La terre est éternité.
La terre ne meurt pas, la terre vit.
L’éternité est un espoir méritoire.
La terre mérite son éternité.
Elle est la génitrice de tout ce qui vit.
Elle se continue dans ses progénitures.
La terre est éternelle.
Quand Orunmila enseignait ces choses, Iyawo Olowo pleurait.
Elle n’a vu d’enfants que derrière la poule.
Cela se comprend.
Aussi parle-t-elle d’avoir pitié des enfants du pauvre.
La pitié, elle, ne se comprend pas.
Seuls les dieux l’expliquent.
Lètè-Mèdji dit à la femme d’Olowo:
‘’Quand les larmes aux yeux, tu donnes de belles perles à l’enfant d’autrui,
Ce n’est pas parce ton enfant a les fesses plates.
C’est parce que tes entrailles te louchent.
Quand la vue de l’enfant de l’autre oblige tes larmes,
Ce n’est pas parce que tu as pitié de ses mains écailleuses,
C’est parce que ton argent n’a pas pu t’acheter un enfant.
Quand morte tu reviens regarder tes cauris pourris au champ,
Ce n’est pas parce que tu as enterré de beaux coquillages,
C’est parce que vivante, tu n’as pas eu un digne héritier.’’
