Le Messager Yèkou.
Yèkou est le douloureux chemin de la culpabilité et de la peur. Il expose le destin comme un trophée de la repentance et de la correction des crimes perpétrés contre le Ciel. Sa visée est de réaménager, de modérer, de rendre moins affligeante la peur issue de la disparition du palmier. Il invite la créature à prendre conscience des limites que lui impose la peur. Celle-ci est, selon le sombre messager, l’idée la plus perfectionnée que la créature offre au Ciel pour la juger.
Le Babalawo :
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- Botchè nous lâche le deuxième Messager en ces thèmes: « Va. Conjure l’Oracle. Nomme-toi Yèkou. Garde en toi le Symbole et sois Vision.
- Je t’envoie au milieu des ignorants. Guéris-les et consacre-les à l’œuvre du Ciel.
- Du palmier, la créature tisse une toile neutre, sois pour son ouvrage la teinture bénie des Dieux. »
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- Et Yèkou s’empare du Sacré en disant: « Je vous apporte l’Au-delà d’où le palmier et ses Propriétaires vous demandent des comptes.
- Je suis celui qui trace la nuit dans le jour. Hors de moi, il n’y a point de destin.
- Je couvre d’ombre la demeure de l’isolé jusqu’au jour de sa réintégration.
- Les inconnus empruntent ma voie pour assiéger la demeure de leurs ennemis.
- Je porte l’abîme du destin, ce vers quoi tu tends irrésistiblement.
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- Je suis le monde invisible. Le monde de tout ce qui n’est pas élucidé.
- J’influence les drames de ce monde dans une suite obscure dont j’ai le secret.
- Par moi l’invisible t’inflige des maux pour t’obliger à visionner un but lumineux.
- Je t’aide à recouvrer ton destin spirituel.
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- Corrige tes erreurs pour me voir comme une promesse dont tu peux jouir en toute quiétude.
- Songe à combien de fois tes voies sont tortueuses, périlleuses et difficiles, à combien de fois le Ciel a expérimenté l’échec avec toi.
- À travers mes visions prophétiques vois la Vérité.
- Je suis le lieu où se perfectionnent les évidences du début et de la fin, de la vie et de la mort.
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- Mon comportement te suggère des cultes. Tu as raison. Je suis le tréfonds de la peur.
- Je suis le douloureux chemin du péché, de l’irresponsabilité et des crimes que tu perpètres contre l’Ordre.
- Je porte le message de tout monde où l’ordalie de l’Histoire perdure, où la fixation de la peur débusque la logique du Ciel.
- Au jugement, il y aura la terre et toi, et, moi je dirai à la terre: “engloutis tout ce qui ne lui appartient pas et laisse-lui ses acquis”.
- Et tu iras faire tes dernières provisions avec ton panier de peur.
- De moi, tire la leçon: exige de toi-même la clairvoyance pour que tes instants heureux ne soient point tributaires de ton passé ténébreux.
- Je suis le Deux-Deux-Deux-Deux. Mon Corps est le Feu. Et la Vie fut. »
