Le Messager Winlin.
Winlin se moque, plus sérieusement que les autres messagers, de la velléité des agissements humains. Il développe une philosophie absurde qui vide le sens ordinaire que le monde donne à ses actes. Il pousse nos réflexions jusqu’au sommet du spirituel et de la puissance psychique afin de nous faire concevoir une destinée à nos malheurs, souffrances et maladies. Il diagnostique et soulage nos multiples peines sous le regard malin, envieux et méchant de la stupidité, la nôtre, hélas.
Le Babalawo :
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- Botchè nous lâche le sixième Messager en ces thèmes: « Va. Conjure l’Oracle. Nomme-toi Winlin. Garde en toi le Symbole et sois Vision.
- Je t’envoie au milieu des ignorants. Guéris-les et consacre-les à l’œuvre du Ciel.
- Du palmier, la créature tisse une toile neutre, sois pour son ouvrage la teinture bénie des Dieux. »
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- Et Winlin s’empare du Sacré en disant: « Je suis la pierre principale, la jauge du talent.
- Je combats l’adversité. Je combats l’amitié. Je mets à sac tout élan dormant.
- Du chaos à la mort, je suis le chemin.
- De la désharmonie à l’Ordre, je suis le sentier.
- Je procède à l’union des forces isolées et initie le combat de l’existence.
- À la fin de la bataille, je forge mes armes.
- A la déclaration de guerre, j’installe mes remparts de paix.
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- Je traite les biens portants. Je soigne les malades.
- À la souffrance, je tiens le corps asservi.
- Du malheur j’affranchis l’esprit.
- J’apporte à la puissance sa matière première. Je nourris le corps. Je satisfais les sens. J’éveille la conscience et, tout à la fois, je la détruis et elle ne s’assure plus de tout savoir.
- Car ce que ce bas monde justifie n’est là-haut que fumée.
- Je te maintiens dans l’attente de la Grâce. Je te console. Je tempère l’ardeur des plus zélés.
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- Je suis d’une manifestation fébrile par respect pour le Ciel, prudente par mégarde pour tes imprévisibles.
- Je pose les bases de la Réalisation. Je dissous la Volonté dans l’abstraction, dans l’immatérialité de tes plaisirs et désirs.
- En me moquant de tes agissements, je développe la science qui vide le sens de tes visées charnelles. Je libère le corps, j’éduque les sens, je martèle la conscience à l’originalité et à l’unité. Je dénombre 256 souffrances portées par les humains.
- Je guéris toutes les maladies mais la stupidité résiste encore à l’assaut de mes sciences et, toujours, elle reprend les places laissées par les maladies guéries.
- Je ne sais pas pourquoi le Ciel laisse cette téméraire détruire Ses Œuvres. Peut-être a-t-il fait d’elle une étrangère pour ne plus avoir à s’inquiéter des problèmes terrestres?
- Tire de moi la leçon : l’existence n’est rien d’autre que l’inexistant auquel tu veux, coûte que coûte, donner un sens.
- Je suis le Deux-Deux-Un-Un. Mon Corps est le Feu. Et le Remède fut. »
