Le Messager Ka.
KA rend la destruction effective quand le désordre est consommé, quand les avertissements n’ont pas produit d’effet. Cette déconvenue n’intervient pas pour une meilleure reprise. KA n’admet ni une remise en question, ni circonscription des possibilités d’un rachat des étendues perdues, mais pour une plus sévère correction. Il fait comprendre l’ampleur des erreurs commises par le passé. Il procède au redressement consciencieux en faisant souffrir. Dans Ka s’organise le salut.
Le Babalawo :
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- Botchè nous lâche le onzième Messager en ces thèmes: « Va. Conjure l’Oracle. Nomme-toi Ka. Garde en toi le Symbole et sois Vision.
- Je t’envoie au milieu des ignorants. Guéris-les et consacre-les à l’œuvre du Ciel.
- Du palmier, la créature tisse une toile neutre, sois pour son ouvrage la teinture bénie des Dieux. »
- Ka s’empare du Sacré en disant: « Je confonds le monde en tumulte et les têtes brûlent, les rochers se jettent dans l’océan.
- Des alliances se brisent, la pirogue perd sa direction, la fureur du méchant laboure toute la terre, je me lève du milieu du feu.
- Ma clochette sonne le glas. Ma main écrase le vainqueur. Je secoue le palmier et il perd ses fruits. Je frappe l’espoir du méchant et il périt.
- Je couvre de brûlures les couches somptueuses. Je dessèche l’arbre, tout tressaillit et la terre se couvre de feuilles mortes.
- Quand la déroute est consommée, l’Alliance violée, le devoir n’acquérant pas son véritable sens, les principes du Salut ne te pénétrant pas, alors je prononce mon verdict capital: la destruction.
- J’achève l’histoire de l’ignorance et te mets à l’épreuve du malheur.
- Je permets la douleur, l’instabilité, la souffrance.
- Ma vérité s’impose : la consolation est un signe de lâcheté.
- Au jour bâtard, il y aura un désastre inouï que n’arrêteront pas tes visions nostalgiques.
- Je suis les 256 nœuds de la Peine de Vie.
- Mon joug est sans fin.
- La Sagesse assiégera les lieux arides et les rendra fertiles à la gloire de Celle qui a dit: “Que la vie coule”
- Tire de moi la leçon: les œuvres qui négligent le temps ont une fin certaine.
- Il en est ainsi des œuvres du Ciel. Elles fuient le temps pour mieux échapper à l’histoire des humains.
- Les œuvres que le temps poursuit ne connaissent pas de fin. Il en est ainsi des œuvres humaines. Elles sont éternelles devant l’angoisse du temps.
- Je te mettrai à la limite du fini et de l’infini, du temporel et de l’éternel et, je t’enverrai à la conquête de ta part divine.
- L’Éternel, comme l’invisible, n’est ni le mot, ni le symbole. C’est l’expérience brute sans raison et sans jugement. Tu ne le savais. Maintenant, tu le sais.
- Je suis le Deux-Un-Deux-Deux. Mon Corps est l’Eau. Et le Principe fut. »
