MONOGRAPHIE 7

16 mars 2022

MONOGRAPHIE 7

La Gifle

Le maître, sans détours pédagogiques, détruit l’espoir lointain, le futur inaccessible. Il pousse son disciple à revisiter son environnement mystique pollué par une espérance trompeuse et, sans se contredire, lui montre le chemin de la Religion. Le maître soutient sa vision en se fondant sur l’imposture manifeste que les faiseurs de mysticisme organisent autour de la Vérité. Il déplore sagement que la Chose de Dieu le Père soit utilisée à des fins temporelles et malheureuses. Il convie à une foi dans la réalisation de l’Homme, de la Vie, de l’Ordre et du Dessein.

Le Maître :

1

  1. Que veut Dieu ? Que veut l’Homme ? Que veut l’Histoire ?
  2. Un retour au Paradis à l’heure où tout indique que seul le village de l’Homme s’agrandit ? Tout comme l’Homme, le Paradis a évolué et se vit ici-bas.
  3. Constate que les réalités tangibles, plutôt que la vie d’un ailleurs éternel ou paradisiaque, rendent la conscience plus sensible aux vécus immédiats.
  4. Ô Compagnon, crois-moi, ce siècle est celui de l’Homme.
  5. La catégorie perdue est récupérée. La peine est purgée totalement.

2

  1. Un jour, nous arriverons au Ciel.
  2. Nous l’habiterons le temps d’apprendre à maîtriser la vie qui nous est destinée de toute éternité.
  3. C’est là la volonté de tous les messagers d’En Haut.
  4. Pour y arriver, nous percerons un plafond : la Vie ; un toit : l’Ordre ; un nuage : le Dessein.
  5. Bergers et troupeaux se retrouveront face à la porte du Ciel.
  6. Le temps ne compte pas. Les moyens sont inutiles. Seul le projet compte.
  7. Mais quelle est la couleur de la porte ? Où trouver la clef ? Quelle langue parlerons-nous avec Dieu ?
  8. Mettons-nous en prière quand, là-bas, tonnera la colère du Père, car il nous faut nous prémunir, humainement, d’une précaution, si inutile soit-elle, pour parer aux surprises du face à face attendu depuis des siècles.

3

  1. Ô Sagesse ! Nous y croyons. Nous croyons aux bousculades.
  2. Nous croyons à la lutte de suprématie.
  3. Nous croyons à la violence, à la corruption, à la compétition.
  4. Que donc la rencontre sera mouvementée !
  5. Et nous exagérons ou embrouillons ces calculs de siècle en siècle en nous consolant de l’inconvénient d’être créés imparfaits.
  6. La mort, dernier rempart de la peur, exige le tribut. Sans commisération !
  7. Parce que tu as demandé d’être créé, comme l’enfant demande la formation de son fœtus, tu mourras d’imperfection pour renaître avec le linceul de la misère.

4

  1. Ainsi se formule l’arrêt du Destin : Vie, Loi, Péché, Mort, Réincarnation, Résurrection… un discours que rallonge l’ignorance.
  2. Quiconque s’en distrait rencontre l’océan et aussitôt rejoint le rang des mortels.
  3. Les occasions rêvées pour mieux faire ne sont jamais déterminantes, la foule des ignorants s’agrandissant à chaque génération.
  4. Raison de plus pour certains d’embrasser la révolte comme on jure n’avoir jamais eu un géniteur.
  5. Les uns embrassent l’indifférence pour n’avoir jamais eu un arbre généalogique.
  6. Les autres épousent l’anonymat comme s’ils n’avaient jamais vécu.
  7. Ainsi, de l’ignorance nous formons la connaissance, de la connaissance nous tissons l’ignorance.

5

  1. Ô Sagesse ! Pourquoi ne voyons-nous pas le bien que la Vie, l’Harmonie, l’Ordre et le Dessein assemblent autour de nous ?
  2. Et l’anathème, l’inculture, l’irréligion abondent et enseignent à vivre loin de la vérité, dans l’inaction ou dans l’illusion d’une vie qui demain sera.
  3. L’océan ou le vent, la terre ou le ciel, l’enfer ou le paradis, la course en vue est nous-mêmes.
  4. Le discours le plus plaisant est le Nous que le Soi agrémente.

6

  1. La vie, celle que le Ciel a voulue pour nous, est permanente.
  2. Le destin est mutable et nous en obtenons des convictions chaque jour.
  3. Notre passage ici-bas est un voyage et nous emportons dans nos valises des fers et des serres pour bâtir des prisons à la dimension de notre ignorance.
  4. Ainsi faisons-nous notre chemin d’enfer. Sûrement. Nous redressons les barrières de notre perdition. Négligemment.

7

  1. Ô néophyte, ne te perds pas dans la marée. Inspire-toi plutôt des Initiés qui accomplissent de bonnes œuvres révélatrices de notre liberté et de notre intelligence et comprends que s’il y a une race à laquelle Dieu le Créateur doit appartenir, c’est la tienne.
  2. Homme, la maison que tu peux entretenir et embellir, c’est la terre, l’héritage de ta vie d’ici, où tu peux construire ton paradis.
  3. Et si, au mieux, il y a quelque chose à préserver, c’est toi-même.
  4. Crois donc en la fin, une certaine fin où la vie achève parfaitement l’œuvre de son choix.
  5. Je crois avoir accompli ma mission en ce qui te concerne. Va un peu plus loin. Va voir le Babalawo, le Gardien de ces lieux.
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