WINLIN – LETE

14 août 2019

WINLIN – LETE

Winlin Lètè

Le vent de l’Est annonce la pluie.

Avez-vous apprêté vos champs ?

Souvenez-vous, ceux qui avaient semé au gré du vent et du feu, n’avaient rien récolté.

Ceux qui avaient suivi l’eau et la terre ont récolté ce que vous mangez aujourd’hui.

Quand la terre rencontre le vide, elle pousse des montagnes.

Quand l’eau rencontre le vide, elle forme des océans.

Quand le feu rencontre le vide, il crée des volcans.

Quand l’air rencontre le vide, il se transforme en ouragan.

Quand Kitchè-Kitchè rencontre le vide, il devient un monstre.

Les sages demandent :

De quel vide vous nous entretenez ?

Il y a un vide qui se vide,

En ce lieu, Orisha s’installe.

Il y a un vide qui s’emplit,

En ce lieu, Eniyan s’implante.

Il y a un vide qui ne se vide pas, qui ne s’emplit pas,

En ce lieu, Orisha et Eniyan se prémunissent contre l’égarement et le gâchis.

Eniyan n’avait que des herbes à arracher, des jardins à entretenir.

Mais il préfère soulever des montages, affronter océans, volcans, ouragans et monstres.

Toute sa vie, il forge des fers, construit des prisons et n’hérite que de folies.

Orunmila soutient :

‘’Eniyan ne déplace pas des montagnes sans raison.

La raison justifie l’existence d’Eniyan.

Il a raison d’abandonner ce qu’il possède

Il a aussi raison de conquérir ce qu’il n’a pas.

Abandonner et conquérir fondent sa raison d’être.

Ce qu’il abandonne équivaut à ce qu’il conquiert,

Cette logique ne le convainc pas.

Posséder et conquérir se valent

Eniyan les trouve dans le même marché

Où, abandonner et acquérir se troquent.

Eniyan admet ces choses dans leur état raisonnable

Et les sauvegarde au prix de sa survie.

Eniyan n’hérite que quand il n’abandonne pas.

Quand il conquiert, il n’hérite plus.

En conquérant, il reconquiert sa propriété et la maintient.

En héritant, il acquiert sa propriété et la conserve.

Nul ne peut conquérir ce qu’il n’avait possédé.

De même, on n’hérite que ce que l’on possède.

Qui voudra abandonner sa possession ?

Eniyan va, acquiers, conquiers et reconquiers ta propriété.’’

Orunmila avait enseigné cette philosophie à Adjamou

Adjamou l’apprit à Obiladja en lui déclarant la guerre.

‘’Le roi Adjamou tord le cou à la vérité,

Il nous livre à une souffrance infinie.

Ce que l’on mérite ne se perd pas.

Au palais et à la tombe, il nous poursuit.’’

Cette sonnette des captifs a consulté pour Sonponna

Qui dit n’avoir pas un nom fort comme ses pairs.

Pitié Igbona Oniwoo !, ne me griffe pas.

Orunmila lui dit qu’il peut avoir un nom fort.

Qu’il se donne deux noms et les respecte.

Qu’il honore également les feuilles d’Ifa.

Et Sonponna s’étendit à perte de vue.

Et Sonponna se retrouve sous nos pieds.

Il est l’infini, il est ce que nous possédons.

Ces noms ont consulté pour la terre,

Celle avec laquelle nous sommes nés,

Celle qui a vu naitre Eniyan.

Sonponna consulte Ifa.

Ce jour-là, il allait chercher à manger.

Il aime la pâte, la sauce et le maïs grillé.

Et des voix se levèrent :

‘’Le temps de Sonponna arrive.

Préparez beaucoup de pâtes.

Apprêtez beaucoup de sauces.

Grillez beaucoup de maïs.

C’est avec vitalité que nous l’accueillons.

C’est nous tous qui l’accueillons.

De jour comme de nuit, son manteau bienfaisant nous protègent.’’

Winlin – Lètè dit à Sonponna :

‘’Ce qui est évident convainc.

Le sceptique réfute l’évidence.

Il n’a foi qu’en son vide.

Tu es Orisha, des voix nous le confirment.’’

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