Winlin Tula
‘’Mange la chair et n’envie plus l’os du chien
Ton chien mange ce que tu lui réserves.
Tu dors, le rêve commence, il ne finit que quand tu te lèves.
Tu te réveilles, tu ne te réveilles que quand tu as dormi.
Tu as atteint le sommet, descends maintenant.
Tu ne descends que quand tu as monté.
Remonte une, deux, trois marches,
Tu ne remontes que quand tu es descendu.
Eprouve tes limites, reconnais ta fin.
L’échelle ne permet pas de monter au ciel.
Lève-toi, il aboie, ce n’est pas un fantôme, c’est ton chien.
Il rôde, il fulmine, ce n’est pas ton chien, c’est l’autre.
Il chante, il ramasse des cauris, ce n’est pas l’autre, c’est ton voisin.
Je viens te rendre libre, baigne-toi dans ce fleuve
Tu refuses la liberté, je te laisse accomplir ton dessein’’
Muni de cette polyphonie, Illègba danse partout.
Sans tambour, Illègba danse chez tout le monde.
Il danse et cadence nos mouvements infinis.
Nuit blanche, l’obscurité du profane.
Celui qui connait les œuvres de la nuit,
Ne crains pas l’apparition de la lune.
Jakumon n’apparait pas le jour.
Il laisse le jour à son Irunmonlè.
Gbajumon ne sort pas la nuit.
Il laisse la nuit à son Irunmonlè.
Akola ne trahit ni ne privilégie personne.
Ces noms ont consulté pour Eshu Bila-Bila,
Qui reçoit de nombreux cadeaux pour ses bienfaits.
Sur la terre, ils ont mangé, ils ont bu.
Ensemble, ils ont bâti la maison d’Olodumaré.
Ils ont mis leur serment debout.
Devant Orun, ils avaient dit :
‘’Ensemble, nous le jurons, la terre sera construite’’
Devant Eshu Bila-Bila, ils avaient répété :
‘’Ensemble, nous le jurons, la terre sera construite’’
Ce qu’ils appellent leur secret est là devant vous.
Ceci finira par les juger, est le nom qu’on leur donne.
Ils ont enterré un escargot avec les restes de leur nourriture.
Le pouvoir est remis à ce qu’ils ont fait ensemble.
Et la promesse faite s’est réalisée d’elle-même.
Orisha combat la traitrise,
L’unité combat la solitude,
L’intelligence combat la misère,
Ce qu’on sème se récolte,
Sont les noms de Kabiossi Eshu Ikolé Ayé.
Winlin – Tula instruit Eshu Bila-Bila :
‘’Le mensonge assassine la vérité.
L’infidélité anéantit la passion.
La trahison détruit la famille.
La profanation pulvérise le sacré.
La duperie noie le culte.
La déloyauté vide le couvent.
La fraude rase le royaume.
C’est dans ce marigot que la tortue se nourrit et grandit.
C’est également là que le roi acquiert pouvoir et prospérité.
Il vient qu’on trouble cette eau, et on se jette un mauvais sort.’’
