WINLIN – YEKOU

14 août 2019

WINLIN – YEKOU

Winlin Yèkou

La calebasse et la natte du sacrifice furent déposées devant le tribunal du Ciel.

Les Orisha se plaignent :

‘’Ceux qui sont partis au pays de la mort ne sont pas revenus.

Ceux que nous avons envoyés au marché de la vie ne sont pas aussi revenus.

Pourquoi dans l’un et l’autre monde nous les perdons tous ?’’

Les Babalawo disent :

‘’Les uns et les autres ne reviennent pas parce qu’ils ne font pas leur sacrifice.’’

Le tribunal rétorqua :

‘’Que leur avez-vous prescrit et qu’ils n’ont pas respecté ?’’

Les Babalawo répondent :

‘’Quand nous leur disons de faire leur sacrifice, ils nous laissent ce qu’ils possèdent.’’

Les Orisha désarçonnés :

‘’Pourquoi vous ne leur montrez pas ce qu’ils doivent faire ?’’

Les Babalawo se défendent :

‘’Nous leur montrons ce qu’ils doivent faire mais, attirés par les Ako-èbo et les Adjèbo, ils font ce qu’ils pensent et nous laissent ce qu’ils possèdent.’’

A nouveau, la natte dépliée, la calebasse vidée, le Ciel remet les règles et les mesures du sacrifice aux Babalawo et leur dit :

‘’Redescendez et indiquez aux enfants de la terre comment ils doivent faire leur sacrifice.’’

En descendant du Ciel, les Babalawo rencontrent les Ako-èbo et les Adjèbo qu’ils venaient de dénoncer. Ces esprits lumineux, brillants mais sans têtes, allaient aussi au Ciel se plaindre. Les Babalawo exigèrent qu’ils leur dévoilent les noms par lesquels ils se signalent aux enfants de la terre. Les Ako-èbo et les Adjèbo, véhéments, répondent aux Babalawo :

‘’Ceux qui montent à l’assaut, ne vendent pas leurs armes.

En vous dissimulant, ne trahissez pas vos itinéraires.

Au sacrifice, octroyez des codes parfaits.

Dans l’adversité, unifiez vos lâchetés et ensemble, déployez vos habiletés.

C’est au Ciel que se confie celui qu’on ne peut pas combattre.

Seul lui nous sauve des mains des plus intelligents et plus lâches que nous.

Ce qui est haut et que la trompe de l’éléphant ne peut atteindre, Illègba se charge de le toucher. Celui qui ne le sait pas, demande à la nature de lui donner ce qu’elle ne détient pas.

L’Orisha qui nie l’avantage et les auspices du sacrifice, ne descend pas parmi les enfants de la terre, il demeure là-haut et ne s’incarne jamais pour notre plaisir.

C’est celui que nous connaissons que nous appelons par son nom, si vous appelez quelqu’un que vous ne connaissez pas, n’accusez que vous-mêmes quand vous ne vous entendrez plus. »

Les Babalawo leur demandent :

‘’Et pourquoi vous vous dirigez vers le Ciel ?’’

Ako-èbo et Adjèbo répondent :

‘’Nous allons là-bas quérir des instructions afin de voir les sacrifices décemment exécutés.’’

Les Babalawo, tous embarrassés, appellent Ifa :

‘’Le monde n’est-il plus ce que nous connaissions ? Pourquoi sous nos yeux la vie change à notre insu ? Qu’ignorons-nous du Dessein pour que le temps qui passe nous échappe ?‘’

Winlin – Yèku apparait :

‘’Il vous a été dit : semez partout où vous mettez vos pieds, allez dans le sens de la vie, ne lui tournez pas le dos ; mais quand vous ne saurez plus où va la vie, n’oubliez pas d’où vous venez et également sur le chemin de votre retour, ne cessez pas de semer partout où vous mettez vos pieds’’.

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