Yèkou-Losso
La mort a fait du revenant sa bouche.
Elle voit le mal qu’elle fait comme l’œuvre de Dieu.
Le revenant dénonce le mal comme le ferait Dieu.
Il a un seul pied.
Il court plus vite que celui qui a deux pieds.
Il fait le tour du monde comme Dieu.
Ces noms ont consulté pour le revenant.
Celui qui se couvre de pagnes.
Celui qui a pris la mort en protection.
Comme on protège un enfant.
Yèkou-Losso lui dit :
« La mort est le guérisseur.
Le guérisseur est la mort.
Les dieux ne la voient pas.
Elle ne voit pas les dieux.
Mais quand elle ne s’approche pas des dieux, elle ne dort pas.
Quand les dieux s’éloignent d’elle, ils ne dorment pas.
Quand les dieux sont absents, elle est aussi absente.
On croit la voir très loin de soi.
Mais on l’aperçoit dans sa chambre.
Elle est la puissante déesse qui punit la désobéissance.
O revenant fend la terre. Va sauver l’enfant.»
